Les conséquences des maladies chroniques sur l’entreprise

Le progrès médical et l’allongement de l’espérance de vie engendrent l'augmentation des maladies chroniques.

En France, plus de 5 millions de personnes sont atteintes d’une maladie chronique, soit un quart de la population.

L’impact économique de ces affections de longue durée constitue donc un enjeu majeur.

Le poids économique des maladies chroniques

Le taux d’activité professionnelle chez les malades chroniques est de l’ordre de 35 %.

Ce taux est bien inférieur à celui des personnes handicapées (44 %) et à celui de la population générale (71 %).

Les risques de précarisation des personnes atteintes de maladie chronique sont donc bien réels.

Par ailleurs, pour les entreprises, le coût annuel des arrêts maladie liés à des diagnostics de pathologie chronique comme le cancer est estimé à près de 525 millions d’euros.

La productivité potentielle perdue est estimée à 17 milliards d’euros. Les patients atteints d’une affection de longue durée, étant pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale (cela même s’ils possèdent une mutuelle de groupe entreprise, une mutuelle des travailleurs ou une mutuelle santé entreprise), représentent les deux tiers des dépenses de santé remboursées.

Ces chiffres nous conduisent à poser un nouveau regard sur les conséquences de ces maladies pour les entreprises et l’économie en général.

Généralement, les entreprises ne sont pas bien préparées pour répondre efficacement aux problèmes liés à une affection de longue durée et ses conséquences tant pour le malade que pour ses collègues au travail.

Les entreprises confrontées à cette situation doivent donc faire preuve d’imagination pour installer les conditions nécessaires d’une activité professionnelle bénéfique pour le salarié et l’entreprise. Tout en conservant les compétences des collaborateurs expérimentés, l’entreprise renforce la confiance de ses salariés.

Le Professeur Jean-Yves Roquelaure, du laboratoire d’ergonomie et d’épidémiologie en santé au travail d’Angers, estime que ceci représente une « révolution culturelle pour l’entreprise qui doit accepter que ces salariés ne soient pas tout le temps à 100 % de leurs capacités, ce qui suppose de remettre du collectif et de la solidarité dans le travail ».