Le marché du médicament marque le pas

L'année 2011 a été marquée par un ralentissement historique de la consommation de médicaments génériques en France, dû à des prescriptions des médecins qui restent orientées vers les médicaments "classiques" et à une réticence des patients sur ces médicaments qu'ils jugent moins efficaces.

Quel est l'avenir des médicaments génériques ?

Même très légère, la baisse du marché pharmaceutique en France en 2011 est inédite.

Elle ne concerne que 0,8% des volumes et 0,1% des ventes, mais témoigne des premiers effets des mesures de régulation des dépenses (baisse de prix ciblée, génériques, déremboursements).

Selon le rapport 2012 de la Mutualité française, « Le mémento du médicament », le marché du médicament a représenté pour 2011 28,1 milliards d’euros HT pour 2,9 milliards de boîtes vendues.

Les médicaments prescrits, remboursés à 65% (vignette blanche), 30% (vignette bleue) et 15% (vignette orange) concernent 80% de ces ventes.

Ces médicaments non remboursables concernent en premier lieu les antalgiques, les anti-ulcéreux, l’appareil cardiovasculaire et le système nerveux.

Au total, la dépense annuelle moyenne en médicaments par habitant s’élève à 525€, ce qui place la France au 4e rang mondial – derrière les Etats-Unis, le Canada et l’Irlande.

Le Paracétamol, qui fait partie des médicaments les plus vendus, est un cas d’école puisqu’il n’est pas génériquable.

Cette absence de génériques par rapport aux médicaments princepts sur certains produits, mais aussi la concurrence avec des médicaments encore protégés, le développement de la mention « non substituable »  ou une certaine méfiance envers les génériques – renforcée par des rapports comme celui de l’Académie nationale de médecine de février 2011 – expliquent en grande partie la situation du marché des médicaments génériques en France.

Il est incontestablement en berne !

Avec 650 millions de boîtes vendues en 2011, sa part baisse de 3,1% en volume, 1,5% pour le montant des ventes.

Si les génériques représentent toujours une économie pour l'Assurance maladie comme pour les mutuelles santé, de l'ordre de 1,92 milliard d'euros en 2011, cette situation, aussi, est inédite.

Les médicaments dits « à vignette orange » sont ceux remboursés à hauteur de 15%, contre 30% pour la vignette bleue et 65% pour la vignette blanche.

La vignette orange a subi deux vagues successives de déremboursement.

80 médicaments ont été concernés en décembre 2011, 73 en mars 2012 (la quasi-totalité des vaso-dilatateurs), soit une économie totale espérée de 280 millions d'euros.

Cependant, les dépenses liées au remboursement des médicaments à vignette orange pourraient encore baisser si elle ne concernait que les médicaments à « service médical rendu (ou SMR) faible » et non pas, en plus, quelques médicaments à SMR insuffisant, comme c'est le cas actuellement (à hauteur de 15%).

Selon la Mutualité française, la suppression pure et simple de cette vignette orange permettrait de réaliser une économie globale de 822,5 M€, dont 608,7 M€ pour les mutuelles.

L'idée serait aussi de clarifier le système de remboursements et d'axer celui-ci sur les soins les plus utiles.

Quant aux complémentaires santé, les remboursements de médicaments restent leur premier poste de dépense, à hauteur de 26,2%.

Ceux-ci sont toutefois en légère diminution, de 3,1 M€ en 2011.

Il n'en va d'ailleurs pas de même pour les remboursements hospitaliers en ambulatoire, qui sont eux en hausse constante.

Les dépenses des mutuelles liées aux médicaments portent essentiellement sur les vignettes blanches, pour 66,2% et dont deux-tiers concernent le ticket modérateur.

Quatre classes de médicaments impliquent des dépenses annuelles de plus de 100 M€, le haut du panier étant largement tenu par les antalgiques non narcotiques (183 M€).

Suivent les anti-ulcéreux, les hypolipémiants et les substances liées à l'appareil locomoteur.

Ce qui montre bien, si besoin en était, que les meilleures mutuelles prennent en charge de multiples pathologies, y compris aigües et chroniques.