Parmi les annonces du gouvernement en matière de santé, la mise en place de 8 nouveaux vaccins supplémentaires a fait la une de l’actualité médicale.
Cette mesure porte à 11 le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants.
Elle entrera en vigueur dès le 1er janvier 2018, comme l’a annoncé la ministre de la Santé, Agnès Buzin, fin août. Cet élargissement de la couverture vaccinale a suscité une vive polémique chez les personnes dites antivaccins.
Pourtant la vaccination reste la meilleure arme pour lutter contre le développement de certaines maladies infectieuses.
Actuellement, seuls 3 vaccins sont obligatoires pour les enfants : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.
8 autres vaccins sont recommandés. Ce sont eux qui deviendront obligatoires à partir du 1er janvier 2018 : coqueluche, hépatite B, infections à Haemophilus influenza B, infections invasives à méningocoque du sérogroupe C, infections à pneumocoque, oreillons, rougeole et rubéole.
La prise en charge des vaccins par l’assurance maladie varie selon les situations. Ces 11 vaccins ainsi que ceux contre l’hépatite A, le papillomavirus humain (HPV), la tuberculose et la varicelle sont remboursés à hauteur de 65% par la caisse primaire d’assurance maladie.
L’injection du vaccin est remboursée à hauteur de 70% si elle est pratiquée par le médecin traitant ou une sage-femme lors d’une consultation ou à 65% si c’est une infirmière qui la fait sur prescription médicale. Les complémentaires santé remboursent le reste à charge.
La prise en charge du vaccin peut être de 100% dans les cas suivants :
La réapparition de certaines maladies infectieuses et les décès associés à ces dernières ont conduit le gouvernement à envisager cet élargissement de la couverture vaccinale. Selon l’OMS, le seuil de couverture vaccinale pour éliminer une maladie doit être de 95% de la population concernée.
Or, actuellement, ce seuil n’est pas atteint pour 6 des 8 nouveaux vaccins obligatoires : hépatite B, infections à pneumocoque, rougeole, rubéole, oreillons et infections invasives à méningocoque du sérogroupe C.
L’exemple de la rougeole est assez révélateur. Considérée comme une maladie bénigne par beaucoup de personnes, elle est à l’origine de 10 décès, 34 complications neurologiques et 1 500 pneumopathies graves sur 24 000 cas déclarés en France entre 2008 et 2016, selon Le Monde.
L’objectif du gouvernement est donc d’atteindre ce seuil de 95% de couverture vaccinale pour enrayer ces maladies qui peuvent parfois avoir des issues dramatiques.
De nombreuses polémiques ont éclatées suite à l’annonce de cette mesure visant à rendre 8 nouveaux vaccins obligatoires.
Les antivaccins invoquent leur liberté de choix. Ils estiment que les vaccins peuvent être à l’origine de complications et sont nocifs, notamment à cause des sels d’aluminium présents dans leur composition.
Or les études démontrent la nocivité de ces derniers lors d’un usage régulier et répété comme c’est le cas pour les déodorants. Les vaccins ne sont pas des actes réguliers et répétés.
Par ailleurs, contrairement à certaines affirmations, aucune étude n’a démontré que la vaccination affaiblirait le système immunitaire des enfants. Par contre, il est vrai que certains effets secondaires sont associés à l’injection des vaccins. Ils ne sont pas automatiques et sont généralement bénins. Ils disparaissent assez vite.
Enfin, bien que l’article L.111-4 du code de la santé publique dispose que les patients sont libres de refuser un traitement ou un acte médical, il existe des exceptions légales à ce principe dont l’obligation vaccinale. Le non-respect de cette obligation peut être sanctionné pénalement.
Pour éviter une telle situation, la ministre réfléchit à une clause d’exemption ou de conscience qui permettrait aux parents les plus hostiles de ne pas respecter cette obligation vaccinale et de s’engager à en respecter les conséquences (comme le refus des collectivités d’admettre l’enfant qui n’est pas à jour de ses vaccins).
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